Contournement Ouest de Nîmes : ce grand projet du passé
aurait-il raté la sortie ?
L’avis de l’Autorité environnementale d’un côté, celui du Conseil d’orientation de l’autre, interrogent sur la faisabilité de ce que le ministre qualifie "de grand projet passé".
Alors qu’approchent les derniers jours (jusqu’au 9
mars 2023) pour participer à l’enquête publique
sur le Contournement Ouest de Nîmes, et juste
après le retour de l’avis de l’Autorité environnementale
plus que mitigé, la polémique a été relancée par
Alain Robineau du collectif Nîmes en Transition.
Un grand projet du passé ?
Dans un communiqué du 26 février Alain Robineau
rappelait déjà bille en tête les propos du ministre délégué chargé des Transport M. Clément Beaune au micro d’Alexandra Bensaid dans l’émission On n’arrête pas l’éco du samedi 25 février dernier à propos des projets routiers en cours et notamment celui contournement de Nîmes :
"On va réfléchir ensemble à des projets de transports publics ou de routes plus petites ou parfois quelques contournements, quelques aménagements, qui améliorent la vie quotidienne mais qui -pardon pour l'expression- ne sont pas des éléphants blancs, des grands projets qui vont coûter cher. Si l'on veut la transition écologique, c'est plus de train plus de transport public, un peu de routier, mais ciblés, sélectifs, et pas forcément les grands projets du passé."
Clément Beauneministre
À lire aussi
La facture s’alourdit
Mais Alain Roubineau va plus loin en rappelant également l’avis du Conseil d’orientation des infrastructures (COI) sur ce projet dans le rapport remis le 24 février dernier Elisabeth Borne : « Le COI constate que ce projet correspond à des enjeux de circulation locale et de desserte de territoires à proximité. En l’absence d’enjeux concernant des échanges de longue distance, et ne s’agissant pas d’un territoire de faible densité isolé, l’Etat serait légitime à ne pas participer au financement des travaux. Il est vraisemblable que les mesures environnementales encore insuffisamment étudiées, conduisent à revoir à la hausse le coût du projet. » (« Avis COI (inchangé depuis) 2018 : p117)
L’avis de la population
L’autre pendant de la question repose également sur la concertation publique toujours en cours. Or celle ci semble montrer qu’ au delà d’une réaction de rejet primaire, une véritable interrogation des habitants sur le bien-fondé d’un tel projet s’organise, comme le montre d’un des commentaires repris in extenso ici :
« Ce projet, imaginé à une époque très ancienne, est en contradiction flagrante avec les enjeux environnementaux actuels car il va encore réduite le volume des surfaces non construites dans un environnement fréquemment sujet aux inondations et il va favoriser le développement de la circulation routière alors que les moteurs thermiques vont demeurer pour longtemps encore majoritaires, accentuant ainsi la pollution. »
Une réaction à la concertation
Si les habitants n’en veulent pas, ou simplement s’interrogent.., si les mesures à prendre pour protéger l’environnement le cas échéant s’avèrent plus lourdes et plus coûteuses encore que prévues.., et si finalement l’Etat lui-même s’en lave les mains.., ce gigantesque projet qui semblait pourtant faire sens a peut-être loupé la sortie ?
Par Raphaël MottePublié le 3 Mar 23 à 7:04
Actu Occitanie
Mon actuSuivre